Différence

J’aime le goût sucré de la peau de la femme

Où le soleil ardent n’a point posé sa flamme.

Elle a cette saveur qui fait pâlir le miel,

La langue à son contact touche à l’immatériel.

Ma main glisse à l’envi du sommet de sa tête

Jusqu’au bout de ses pieds. Rien n’arrête sa quête !

Les cinq doigts de ma main caressent ses cheveux

Passant avec douceur dans leur galbe soyeux.

Ensuite, elle descend et parcourt son visage

Respirant la douceur tout au long du passage.

La finesse des traits coupe court à ma voix,

Rien n’égale en beauté l’attrait de ce minois.

Que dire de ses seins qui trônent sur son buste,

De son souffle discret ma bouche les déguste.

Ils changent leur aspect au gré de mes pressions

Pour durcir peu après d’une ardente passion.

 

J’aime dans une femme attiser son sourire,

Il vaut à lui tout seul le plaisir de séduire.

C’est le jardin secret de son tempérament,

L’éveiller est un art, en jouir, un agrément.

Que de frissons exquis lorsque du coin des lèvres

Surgit ce petit pli qui nous donne la fièvre.

Mais au-delà de tout, rien ne vaut son regard,

Du plaisir féminin il est le puissant dard.

Muet, il me questionne à propos de mes gestes.

Il voit tout, entend tout, mais garde un air céleste.

Il s’informe parfois de ma fidélité

En dirigeant sur moi des éclairs révoltés,

Mais très vite il s’apaise en rengainant ses armes

Et reprend aussitôt tout l’attrait de ses charmes.

Tantôt humidifiés sous le coup du hasard,

Tantôt tout guillerets d’avoir eu quelque égard,

Sache lire les yeux, le miroir de son âme,

Si tu veux que la femme auprès de toi se pâme.