Et le temps a passé et voici la vieillesse.
On se croit dépassé mais on touche à l’ivresse.
L’âme pleine et légère avec un corps d’airain
Regorge d’expédients, elle a tout son entrain.
La densité des ans ralentit notre avance
Mais tout devient précis, on n’a plus d’ignorance
Ou alors il se peut qu’elle était toujours là,
Mais ce propos n’a pas part à notre agenda !
D’avoir trop bien vécu se lit dans tous nos gestes,
Un vieux n’est pas plus lent, il n’est que plus céleste,
Il déplace le poids de son passé glorieux
Et tous ses mouvements n’en sont que plus gracieux.
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Etre vieux nous éloigne et l’on nous annihile
Car trop souvent l’on croit que l’on devient sénile.
Alors on nous confine en de sombres enclos
Où la lumière luit, on nous force au repos
A l’écart de la vie et la vie nous déserte.
En nous privant de tout, on court à notre perte !
Mais certains ont compris et continuent d’agir,
Leur place est toujours là, on les entend frémir.
Comment ne pas puiser d’une telle expérience
Et croire que le monde envie notre occurrence ?