Et j’ai appris la vie et tout ce qu’elle offrait
Mais pas dans les détails puisqu’encore imparfait.
Je n’étais qu’un enfant qui recherchait le rire
Propre à cet âge-là, que c’est bon le délire.
Et à trop différer, on risque le rejet
Qui, dans la société, met à mal un projet.
Bien que la différence ouvre à la complétude,
L’ignorance est maîtresse et place en servitude.
Et vite j’ai compris les peines à venir.
Il n’y a qu’à observer des yeux sans avenir.
Quand on est un enfant, on peut aisément feindre
Alors autour de nous, rien ne peut nous atteindre.
On ne prête attention à un gosse affairé.
C’est déjà bien trop beau qu’il nous foute la paix.
Alors j’ai écouté les soucis des adultes,
Tout en feignant le jeu, j’ai grandi du tumulte
Incessant de mes pairs qui se plaignent de tout,
J’ai appris les erreurs qui peuvent rendre fou.
L’instruction a du bon quand elle est orientée
Et la mienne a suivi les plus rudes montées.
Couper à travers bois est toujours un défi
D’ignorer où l’on va, d’avancer sans répit.
Et point de déception pour celui qui essaie
L’inconnu a du bon même après la futaie.
Qu’y avait-il de bien qui sortait de leurs voix ?
Rien qui pût m’enchanter en opérant des choix.
L’homme aime à se complaire avec la contingence
Car sa futilité devient sa délivrance.
Hors du cercle infernal avec globalité
Je voyais l’essentiel qui déjà s’estompait,
Usé par des gnangnans pareils à l’essoreuse.
Eux, la vie les quittait, la mienne était coureuse.