Quand on avance en âge, on vit de suffisance,
Nos gestes mesurés prouvent notre existence.
Tout est au ralenti quand on touche à l’acmé
L’air va se raréfiant mais le corps est rythmé.
On en est arrivé au strict indispensable
Avant on s’épuisait, à tort, irresponsable
On avait l’énergie alors que maintenant
Que tout devient distinct, on tire sur les ans.
L’enfant est toujours là, avec ses facéties
D’aucuns disent parfois, toujours ses idioties.
Mais c’est la soif d’apprendre à jamais dans nos chairs
Qui donne la vigueur et maintient notre flair.
Si le corps est étique et la démarche en peine,
Se déverse en l’esprit l’énergie de nos veines.
Alors le regard plein et surtout malicieux,
Il demeure à l’ancien de terminer ses voeux.
Car chacun a ses buts, bien que la fin soit proche
Et quand l’un est atteint, l’autre est déjà en poche.
Sans but on souffle moins, si l’air ne nous remplit,
Le vide prend sa place et nous attire à lui.
C’est ainsi qu’on repousse à coup de ministères
L’échéance finale avide et même amère.