Douce frénésie

La parole est dans l’acte et l’acte est cet écrit :

Le poète ne sait discourir à l’envi.

De lui prendre la main, sa langue n’a de cesse

Afin de lui permettre un regain de tendresse;

Son âme est intérieure et les vers son reflet,

Par l’écrit il exprime un message complet.

 

Poète je suis né, l’écriture est ma mie,

Mes vers parlent pour moi et reflètent ma vie.

Je ne sais dire en mots ce qu’expriment mes vers,

Mes mains savent parler et mon cœur est disert.

Tu trouveras ici un pan de ma personne,

Peut-être un peu confuse et un peu folichonne,

Mais ma vie serait triste et sans beaucoup d’espoir

Si je devais cesser ma frénésie d’un soir.

 

Je ne sais qui tu es et cela me rassure,

J’aspire à te connaître, à scruter ta masure.

Selon tes propres mots, nous étions opposés,

De nature diverse et sans affinité.

Tu désirais me voir sans prétention aucune,

Moi je déambulais après une infortune.

Depuis notre rencontre au détour d’un chemin,

Je suis pris dans ton flot aux multiples venins.

Depuis peu il est vrai, je m’active à tout rompre :

Mon livre est au sortir d’une période sombre,

J’ai mille et un projets qui me font avancer,

Mon bonheur est partout et se laisse puiser,

Et… je suis fou de toi, mais ma folie est douce

Car je veux avancer sans que l’on se courrouce.

 

Tu n’es pas cause unique à tous ces changements,

J’ai récemment mûri de tous mes errements,

Mais comme un grain de sable ayant trouvé sa place

A l’intérieur d’une huître et de sa carapace,

Tu es déjà la perle illuminant mon cœur

Et ta présence en moi, un rayon de douceur.

Précipiter n’est plus, construire est ma devise,

Je ne veux point te perdre au gré d’une bêtise.

Le temps a ses raisons, l’homme ses impulsions,

Et moi je suis quelqu’un de cœur et de passions.

Tu es libre d’aller si telle est ton envie,

Ni suis-je ta prison, ni es-tu asservie,

Mais l’air que tu répands est mon inspiration

Et les vers que j’écris sont ta respiration.

Je n’ai rien à t’offrir en ces temps de misère

Car je sue à mon oeuvre et me vide en prière.

J’ai peu de temps pour moi, il se consume en vers

Pourtant j’ai bon espoir d’un livre à cœur ouvert

Où tu pourrais croquer ce qui me déraisonne

Et recevoir les fruits du don de ta personne.

 

Secouant tous mes sens, mon cœur veut m’étourdir,

Je suis contraint ici de freiner mon désir.

Maintenant je te laisse avec ces quelques roses,

Et te rends à ton temps, le peu dont tu disposes.